La Fondation Gandur pour l’Art et le Mémorial de Caen présentent, à partir du 23 juin 2023 au Mémorial, ANNÉES POP, ANNÉES CHOC, 1960-1975 leur seconde exposition croisant art et histoire.

Conçue à partir des oeuvres de la figuration narrative de la Fondation Gandur pour l’Art et des collections du Mémorial (affiches, objets, films, photographies, unes de presse…), Années pop, années choc, 1960-1975 aborde la représentation de l’histoire en marche : celle notamment de la guerre du Vietnam et de la confrontation entre blocs durant la Guerre froide, des procès tardifs des nazis en Allemagne, du franquisme au pouvoir, de la révolution culturelle chinoise, mais aussi celle plus sociale de Mai 68, des luttes pour l’égalité des sexes ou contre la ségrégation raciale, de la transformation urbaine, de la société de consommation et du tourisme de masse comme pivots de l’histoire du monde occidental.

Outre les collections tirées du Mémorial, l’exposition réunit une soixantaine d’oeuvres de près de 25 artistes français et européens associés à la figuration
narrative, mouvement qui se développe en France parallèlement au pop art anglo-saxon, en utilisant un certain nombre de codes communs – issus du cinéma, de la bande dessinée ou de la publicité notamment – tout en étant plus engagés et en s’inscrivant contre l’hégémonie politique, économique et culturelle des États-Unis. Qu’ils dénoncent l’impérialisme américain, les dictatures de l’époque – en Espagne, au Portugal, en Argentine ou au Chili notamment – ou la menace nucléaire dans une période de confrontation entre les blocs, ces artistes jettent un regard critique sur leur époque et sur le monde qui les entoure. Mais ils soutiennent également les mouvements sociaux et politiques qui se développent en Europe à cette époque dans le sillage de Mai 68.

Placée sous le commissariat de Yan Schubert pour la Fondation Gandur pour l’Art et de Stéphane Grimaldi pour le Mémorial de Caen, cette exposition poursuit l’exploration artistique et historique initiée en 2020 avec La libération de la peinture, 1945-1962. Cette première collaboration rappelait comment l’art abstrait s’est imposé dans l’immédiat après-guerre, face à l’impossibilité pour des artistes comme Fautrier, Hartung ou Soulages de continuer à représenter le monde avec les moyens traditionnels de la peinture. Ce second cycle permet quant à lui de comprendre comment, au tournant des années 1960 en France, de jeunes artistes se sont détournés de l’abstraction alors dominante pour proposer un retour à l’image et à la figure. Au travers de regards croisés entre oeuvres d’art, archives et objets d’époque, l’exposition invitera le public à une immersion dans cette période de l’histoire aussi complexe que marquante.

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