Julia Pirotte (1907-2000), naît à Końskowola en Pologne, dans une famille juive pauvre. Arrêtée à 17 ans pour ses activités communistes, elle quitte la Pologne après quatre ans de prison pour se réfugier en Belgique : ouvrière, elle épouse le syndicaliste belge Jean Pirotte. C’est à cette époque qu’elle commence à étudier la photographie et que la future résistante Suzanne Spaak lui offre un appareil photo Leica. 

En mai 1940, suite à l’invasion de la Belgique par l’Allemagne, elle prend le chemin de l’exode. Elle se fixe à Marseille où elle arpente la région pour le journal Dimanche illustré. Julia met la photographie au service des causes qu’elle défend : les conditions de vie précaires des habitants du Vieux-Port, les femmes et les enfants juifs du camp de Bompard et les maquis de la Résistance. Résistance qu’elle rejoint très tôt avec sa soeur Mindla Diament. Courrier pour les FTP-MOI, elle transporte tracts et armes. Le 21 août 1944, elle documente avec ses photographies la libération de Marseille. Après la guerre, elle rejoint la Pologne. Elle y pose un double regard : un pays où l’antisémitisme n’est pas mort (pogrom de Kielce en 1946) mais en reconstruction. Elle arrête sa carrière à la fin des années 1960.

L’exposition présente des tirages originaux et contemporains pour partie conservés dans les fonds du Mémorial de la Shoah et de plusieurs institutions internationales. Elle propose de redécouvrir une artiste engagée pour laquelle l’appareil photographique est une arme au service d’une sensibilité sociale et politique.

Commissariat général : Caroline François, chargée des expositions, et Bruna Lo Biundo, chercheuse indépendante.

Crédit photo : Julia Pirotte, autoportrait, Marseille, 1942
© Paris-Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Marie Bour.

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